Se fait-on une mauvaise image ou une image erronée des HPI ? N’utilise-t-on pas de plus en plus le terme à tout-va pour pouvoir expliquer des comportements ? Le concept de HP pâtit-il de sa popularité ?
Des théories farfelues au sujet du haut potentiel intellectuel
Effectivement, des théories farfelues et sans fondement scientifique s’élaborent autour du haut potentiel. Le sujet est vulgarisé à outrance dans les médias ou même de la part de professionnels travaillant dans le domaine du haut potentiel. Il n’est par exemple pas rare d’entendre que le haut potentiel serait basé sur une implication plus grande de l’hémisphère droit. Aucune donnée ne vient cependant à ce jour à l’appui de cette théorie. Il est par ailleurs fréquent que des personnes consultent en pensant qu’elles sont à haut potentiel intellectuel alors qu’elles souffrent de troubles. Le sujet s’est popularisé et peut effectivement donner une explication valorisante et “facile” aux difficultés que rencontre une personne. La thématique du haut potentiel peut par conséquent être appropriée sans qu’une démarche d’objectivation et de testing ne soit réalisée. C’est ce qui participe à décrédibiliser le sujet. Vous avez certainement déjà entendu que “Tout le monde serait à haut potentiel”, ou que le haut potentiel “est une mode” ou “un business”.
Un paradigme essentiellement axé sur les souffrances des personnes à haut potentiel intellectuel
Le saviez vous ? : les dernières études scientifiques dans le domaine du haut potentiel, montrent que l’espérance de vie augmente avec le QI et que les personnes les plus intelligentes (au sens du QI) semblent vieillir moins vite. Les personnes à haut potentiel seraient les moins susceptibles de mourir prématurément d’accident, de maladies évitables ou de démence. Selon Gauvrit (enseignant-chercheur en sciences cognitives à l’Université de Lille) et Ramus, il est bien établi que, tendanciellement, les plus hauts QI sont associés à une espérance de vie supérieure et à une meilleure santé. Ce type d’informations ne circulent pas. Il y a une sorte de pudeur et de gêne à mettre cela en évidence, mais aussi un paradigme actuel essentiellement axé sur les difficultés que pourraient traverser les personnes à haut potentiel intellectuel. L’idée selon laquelle “Haut potentiel = souffrances” est un discours réducteur de la thématique. Il n’y a pas de corrélation directe entre capacités élevées et troubles psychologiques ou psychiatriques. C’est en tous les cas ce qui ressort à ce stade des dernières études scientifiques dans ce domaine.
Deux troubles corrélés au haut potentiel intellectuel
Cependant, deux troubles semblent faire exception et augmenter avec le QI : la manie et la dépression. Un autre résultat paradoxal : alors que les études convergent vers la conclusion que le haut potentiel est un facteur protecteur pour de nombreux troubles dont le tabagisme et les addictions diverses, d’autres observations trouvent une plus grande propension à utiliser certaines drogues. Ainsi White et Batty (2012) montrent, sur un échantillon de plus de 7000 personnes, une association positive entre le QI et l’utilisation de cannabis, cocaïne chez les femmes et d’amphétamines, ecstasy et de plusieurs drogues simultanées chez les hommes. Les liens sont plus forts chez les femmes que chez les hommes. Force est de constater que la recherche scientifique a peut-être encore beaucoup à découvrir dans le domaine du haut potentiel.
Comme toute différence, le haut potentiel intellectuel peut être source de souffrances
Par contre, comme toute différence, le haut potentiel intellectuel peut être source de souffrances s’il n’est pas accueilli de manière bienveillante par l’entourage dont l’école, si l’enfant (ou l’adulte) est soumis à outrance à des dictats de standardisation, s’il est moqué pour son originalité, s’il n’a pas le loisir d’épanouir sa curiosité, s’il est considéré comme étant stupide pour les questions qu’il pose et pour l’originalité de ses réponses. Et c’est ce constat qui est à l’origine de nombreuses initiatives associatives positives : sensibiliser le grand public à ce sujet, mais au fond, sensibiliser de façon générale les personnes à plus de tolérance à la différence.
Sophie Prignon, fondatrice du cabinet Hi-Mind (sophie.prignon@cabinet-hi-mind.ch)
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