Que veut dire être à haut potentiel intellectuel?

Le terme de haut potentiel intellectuel désigne des capacités cognitives globales nettement supérieures à la moyenne.
Selon un consensus scientifique actuel, l’emploi de ce qualificatif est conditionné à l’obtention, sur une échelle d’intelligence comme le WISC ou la WAIS, d’un score de QI supérieur à 130. Ce seuil est arbitraire, choisi car il correspond à une raréfaction importante du nombre de personnes atteignant ce niveau (2,3% la population, 1 personne sur 44).

En pratique, il est important de garder à l’esprit que les performances cognitives se répartissent selon un continuum. Rien n’indique qu’il existerait une catégorie de personnes possédant un fonctionnement cognitif fondamentalement différent, avec une rupture qualitative nette. Par ailleurs, les performances cognitives peuvent varier au cours de la vie ou selon les circonstances. Néanmoins, plus les scores s’éloignent de la performance standard, c’est-à-dire de la majorité de la population, plus la différence de fonctionnement cognitif peut se faire sentir au quotidien et dans les interactions avec les pairs. Le QI constitue un résumé global des compétences cognitives, qui dépend du choix des capacités prises en compte dans son calcul.

Les modèles d’évaluation du haut potentiel foisonnent et restent en apparence radicalement différents. Ceux de la première vague, qui se fondent exclusivement sur une mesure générale – le plus souvent le QI -, restent prédominants en recherche expérimentale, notamment pour des raisons pratiques et d’objectivité. Définir le haut potentiel par un seuil de QI permet d’en avoir une vision simple, claire, objectivement mesurable. En outre, malgré les divergences nombreuses entre les modèles, ils aboutissent selon Nicolas Gauvrit au final à des conceptions proches. Ce qui est vrai de la population des personnes à haut QI l’est presque toujours pour ceux qui correspondent à une définition plus souple alliant intelligence, créativité et persévérance par exemple.

Par ailleurs, il est de plus en plus proposé de compléter le test de QI avec d’autres mesures de facettes importantes de l’intelligence. Le test de QI n’est qu’un point de repère sur la variable continue qu’est l’intelligence. Le test de QI doit en tous les être précédés d’un entretien préalable, un entretien d’anamnèse. Le bilan intellectuel s’inscrit dans une démarche globale de compréhension de l’individu, de son environnement et des liens qui les unissent. Dès cet entretien, le psychologue doit être attentif à tous les éléments cliniques qui permettent une analyse pertinente de la situation et y répondre au mieux dans l’intérêt du patient

Les individus à haut potentiel semblent se caractériser par les propriétés cérébrales suivantes selon Franck Ramus et Nicolas Gauvrit :
une plus grande activation de régions préfrontales et pariétales postérieures ;

  • une plus grande connectivité fonctionnelle et anatomique, particulièrement entre les deux hémisphères ;
  • le cerveau plus volumineux.

Certaines études ont également rapporté (avec un niveau de preuve moindre) :

  • une trajectoire développementale plus tardive de l’épaisseur du cortex dans un certain nombre de régions ;
  • un hippocampe de moindre volume (relativement au volume cérébral total).

A ce jour, les seules caractéristiques qui peuvent être mises en évidence de manière fiable découlent directement des hautes capacités intellectuelles, telles que la rapidité d’apprentissage.

La littérature scientifique pointe plusieurs caractéristiques qui découlent directement des spécificités cérébrales :

  • le cerveau des personnes HPI fonctionne plus rapidement et plus efficacement (Gauvrit, 2015). C’est ce qui explique la rapidité d’apprentissage observée dans cette population en particulier face à une nouvelle notion (Grégoire, 2009a). Ces caractéristiques mentales les rendent capables de réaliser, souvent avec plaisir, des apprentissages plus complexes. Toutefois, ce n’est pas parce que l’on est capable ou que l’on dispose des compétences propices à la réalisation de ces apprentissages que l’on va forcément les exploiter ;
  • sur le plan développemental, un cerveau plus rapidement mature leur permettra également de réaliser des apprentissages plus précocement. Cette avance peut être observée dans différents domaines : neuromoteur, langagier, maitrise du nombre, de la lecture et de l’écriture (Vaivre-Douret, 2007)